jeudi 15 mars 2007

Les media israéliens – 1. La télévision

La première chaine télévision israélienne est née tardivement, en 1968, parce que Ben Gourion craignait l'influence négative qu'elle aurait sur la population et avait tout fait pour s'y opposer. On peut critiquer cette attitude paternaliste et peu démocratique, mais 40 ans plus tard, force est de constater que Ben Gourion n'avait pas complètement tort. Evidemment, le constat des effets nocifs de la télévision est relativement universel et la situation en Israël n'est pas pire qu'ailleurs, mais c'est assez peu confortant.
L'audiovisuel israélien offre une image qui ressemble vaguement à celle de la France: 2 chaines privées, la chaine 2 – née en 1993 – et Israel 10 – née en 2002 -, luttent pour la domination de l'audience avec le même cocktail d'info, de télé réalité, de talk shows et de séries locales et américaines. La vieille chaine publique tente de survivre, sans publicité et sans moyens, avec des programmes qui semblent sortis tout droit des années 80 (dans le meilleur des cas) et quelques bonnes séries américaines. La chaine 2 domine largement le paysage audiovisuel depuis sa création et joue le rôle de TF1 local. Israël 10, se voulant a l'origine de plus haut standing, n'a toujours pas réussi à casser sa domination, bien que petit à petit l'écart tende à se réduire.

En attendant, l'audience est dominée par des programmes de t
éléréalité comme "Kokhav Nolad" (Une étoile est née) ou "Nolad Lirkod" (Né pour danser), des talk-shows comme celui de l'incontournable Yair Lapid - fils du journaliste et politicien Tommy Lapid - et des séries israéliennes de qualité variable, variant du pire au relativement bon.

A coté de ces chaines grand-public, une offre câblée est proposée depuis le début des années 90. L'arrivée du satellite a la fin des années 90 avec la société YES, et le passage au numérique ont contraint le câble à se restructurer et à se moderniser à travers la marque HOT. L'essentiel des programmes offerts par ces deux réseaux est d'importation et ne comprend que peu de chaines ou d'émissions proprement locales. Le taux de pénétration du câble et du satellite dépasse les 80%, mais leur audience n'est pas mesurée – bien qu'il est certain qu'elle soit élevée, en particulier la chaine de musique israélienne 24. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les mesures d'audience ne concernent que les foyers juifs possédant un téléviseur. L'audience arabe, certainement plus faible, est inconnue. De même, le public ultra-orthodoxe n'a généralement pas de poste de télévision chez lui. Ce qui fait que les chaines israéliennes s'adressent en fait a 70% de la population seulement.

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