mardi 6 mars 2007

La gestion du capital en Israël

Nous inaugurons aujourd'hui notre rubrique sur le marché financier israélien par les conseils d'Amir Weitmann, gestionnaire de portefeuilles financiers:

Si la constitution d'un capital n'est pas toujours aisée, bien le faire fructifier sur le long terme est le travail des professionnels de la finance. En effet, les options de base du client sont simples: soit il laisse son argent dormir sur un compte à dépôt en obtenant un faible rendement au vu du faible niveau des taux d'intérêt, soit il fait travailler son argent en l'investissant au mieux. La règle de base pour un investissement financier réussi est claire: assurer la diversification du portefeuille entre différents types d'actifs et de monnaies, afin de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, sans pour autant oublier quel est son "benchmark", sa référence, en fonction de son lieu de domicile et de ses activités professionnelles. Par exemple, pour quelqu'un qui habite en France, la référence dans le domaine de la monnaie, c'est bien évidemment l'Euro. En revanche, cette même personne, si elle habite en Israël, devra s'habituer à penser en shekels. Or, le marché des monnaies étant imprévisible, il faudra veiller à ne pas garder toute sa fortune dans une seule monnaie, tout en conservant une surpondération dans sa monnaie de référence.

De plus, au-delà de la monnaie, un capital correctement investi doit être réparti entre différentes classes d'avoir et sur différents marchés, tant dans le domaine de la finance que de l'immobilier. C'est une évidence, bien sûr, mais dans les faits, de trop nombreuses personnes investissent tout leur patrimoine dans des biens immobiliers avec un faible rendement, comme par exemple des appartements, qui ont en outre le désavantage de n'être pas liquides. Dans le domaine de la finance, il faut absolument éviter de travailler seul et l'accompagnement d'un professionnel compétent est essentiel pour améliorer le rendement et surtout, pour éviter les pertes. Le portefeuille équilibré devra inclure des actions et des obligations, tout en assurant la plus large couverture possible aux marchés financiers internationaux et aussi, si le capital est suffisant, inclure des fonds de gestion alternative, des "hedge funds", un domaine en pleine croissance ces dernières années, puisque cette industrie, encore naissante il y a seulement 10 ans, a désormais largement dépassé le trillion de dollars. Ces fonds sont en réalité, contrairement à certaines perceptions, un moyen d'investissement solide et peu risqué. A moins bien entendu de choisir des fonds avec un profil de risque élevé, c'est une forme d'investissement où les possibilités de pertes sont faibles. Couplée à une gestion classique "long" bien diversifiée, la gestion alternative bien gérée donnera sur le long terme à l'investisseur avisé un rendement supérieur sur son capital avec une faible volatilité et un risque moindre.

Enfin, une dernière question se pose: où faut-il garder son capital, en Israël ou à l'étranger? La réponse à cette question dépend bien sûr des circonstances personnelles de chacun, mais quelques lignes de force peuvent être dégagées. D'une part, il faut bien sûr prendre en compte le lieu de domicile et le type de fonds concernés. Quelqu'un ayant fait son Aliya avec un petit ou moyen capital, jusqu'à quelques centaines de milliers de dollars, n'a pas véritablement d'intérêt de garder un compte à l'étranger. Il ne fera qu'augmenter ses coûts, sans véritablement obtenir un meilleur service banquier et financier. Pour ce type de clients, qui représente la majorité des "olims", rapatrier son capital en Israël et obtenir localement un service financier est en général la meilleure solution. En revanche, si quelqu'un a à sa disposition un plus gros capital, il devient alors intéressant de le partager au moins en deux, entre Israël et l'étranger, pour pouvoir bénéficier d'une palette élargie de produits financiers. De même, si un résident étranger, en France par exemple, dispose d'un capital significatif, il est tout à fait logique d'en garder une partie à l'étranger, comme en Israël ou en Suisse, afin de diversifier le capital et le type d'investissements et donc de minimiser le risque. En tout état de cause, l'expérience nous montre qu'il est essentiel d'éviter d'investir seul, et dans cette perspective, l'accompagnement de professionnels avisés est la condition sine qua non de la réussite.

1 commentaire:

Benj a dit…

C'est gentil, mais pourrait-on plutot avoir une vue d'ensemble du systeme financier israelien ?