Alors que la gauche israélienne a centré son approche de la menace démographique arabe sur les Palestiniens des territoires, une partie de la droite, en particulier le parti
Israel Beitenou d'Avigdor Lieberman, insiste au contraire sur les Arabes israéliens. L'argument est simple: les Palestiniens ne sont pas citoyens d'Israël, ne votent pas, et ne menacent pas l'identité du pays quelque soit leur nombre. Par contre, les Arabes israéliens, qui ne servent pas dans l'armée, et s'identifient aux ennemis d'Israël, représentent une menace beaucoup plus concrète de transformation du pays en Etat binational et
à terme - arabe. Lieberman propose donc de procéder a un échange de territoires avec les Palestiniens - en échange des implantations, Israel donnerait les zones arabes israéliennes proches des territoires.
Le fait est que les représentants et les intellectuels du public arabe israélien font absolument tout pour renforcer ces sentiments en se lançant les uns apres les autres dans une course
à l'antisionisme le plus virulent, et certaines
enquêtes laissent sous-entendre que les Arabes israéliens dans leur ensemble ont adopté certaines de ces vues.
Les Arabes israéliens (y compris les Arabes de Jérusalem) représentent aujourd'hui 20% de la population d'Israël - soit 1,4 million de personnes. 83% d'entre eux sont musulmans, le reste se partageant équitablement entre druzes et chrétiens. Leur natalité est supérieure
à celle des Juifs et la part des naissances arabes atteint 27% des naissances en Israël. Pour 2020, certaines études parlent de 25% de musulmans en Israël.
Cependant, les prévisions en matière de démographie ont tendance
à se révéler systématiquement fausses et celles-ci ne devraient pas échapper
à cette r
ègle.
La
natalité arabe a atteint son pic dans les années 60 lorsque le taux de fécondité atteignait 9 enfants par femme (record mondial) et est progressivement tombé
à 4,7 en 1990 tandis que celui des juives se stabilisait
à 2,6. A partir du milieu des années 90, la natalité chrétienne puis druze a recommencé
à chuter pour tomber en 2005
à respectivement 2,2 et 2,6, et ce phénomène a finit par toucher les femmes musulmanes
à partir de 2001. En 2005, l'indice était tombé
à 4, et sans doute 3,7 en 2006 - tandis que l'indice de fécondité des femmes juives remontait à 2,7-2,8. Plus clairement encore: de 2000 a 2006, le nombre de naissances juives est passé de 92,000
à 107,000 tandis que le nombre de naissances arabes reculait de 40,000
à 36,000.
Les raisons de cette évolution sont connues: les jeunes femmes arabes sont plus éduquées que leurs m
ères, et travaillent de plus en plus même si le taux d'activité des femmes arabes n'est que de 18% contre 55% pour les juives) ; et depuis 2004, les coupes du gouvernement dans les allocations familiales ont eu un effet radical sur la natalité des bedouins.
L
à encore, la réalité démographique semble plus forte que l'hystérie médiatique.