lundi 19 mars 2007

La banque d'Israël révise ses prévisions de croissance pour 2007 à la hausse

C'est devenu rituel ces dernières années: les prévisions de croissance sont systématiquement revues à la hausse tous les 3 mois.

Après une première estimation de 4,6% pour 2007, la banque d'Israël a aujourd'hui rehaussé cette prévision a 5,1% de croissance, identique à la croissance de 2006 (contre 5,2% en 2005 et 4,8% en 2004). Le chômage, qui atteignait 7,7% fin 2006 devrait continuer de diminuer vers les 7%.

En 2006. pour la première fois en 60 ans, le commerce extérieur a été excédentaire, tandis que l'inflation était nulle et que la dette atteignait le point historiquement bas de 88% du PIB – contre 110% en 2003.

Le mini-boom économique que connait Israël depuis 2004 est généralement porté au crédit des réformes libérales drastiques conduites par Benjamin Netanyahou lorsqu'il était ministre des Finances entre 2003 et 2005. Les mesures prises incluaient une baisse massive des dépenses publiques, en particulier des coupes sévères dans les dépenses sociales, une baisse parallèle des impôts, une réforme des retraites, de l'assurance-maladie, de nombreuses privatisations etc… Les classes sociales les plus défavorisées, en particulier les Arabes, les juifs ultra-orthodoxes, et les personnes âgées, ont particulièrement été touchées par ces mesures, mais il semble que les fruits de la croissance commencent doucement aussi à les toucher.

jeudi 15 mars 2007

Les media israéliens – 1. La télévision

La première chaine télévision israélienne est née tardivement, en 1968, parce que Ben Gourion craignait l'influence négative qu'elle aurait sur la population et avait tout fait pour s'y opposer. On peut critiquer cette attitude paternaliste et peu démocratique, mais 40 ans plus tard, force est de constater que Ben Gourion n'avait pas complètement tort. Evidemment, le constat des effets nocifs de la télévision est relativement universel et la situation en Israël n'est pas pire qu'ailleurs, mais c'est assez peu confortant.
L'audiovisuel israélien offre une image qui ressemble vaguement à celle de la France: 2 chaines privées, la chaine 2 – née en 1993 – et Israel 10 – née en 2002 -, luttent pour la domination de l'audience avec le même cocktail d'info, de télé réalité, de talk shows et de séries locales et américaines. La vieille chaine publique tente de survivre, sans publicité et sans moyens, avec des programmes qui semblent sortis tout droit des années 80 (dans le meilleur des cas) et quelques bonnes séries américaines. La chaine 2 domine largement le paysage audiovisuel depuis sa création et joue le rôle de TF1 local. Israël 10, se voulant a l'origine de plus haut standing, n'a toujours pas réussi à casser sa domination, bien que petit à petit l'écart tende à se réduire.

En attendant, l'audience est dominée par des programmes de t
éléréalité comme "Kokhav Nolad" (Une étoile est née) ou "Nolad Lirkod" (Né pour danser), des talk-shows comme celui de l'incontournable Yair Lapid - fils du journaliste et politicien Tommy Lapid - et des séries israéliennes de qualité variable, variant du pire au relativement bon.

A coté de ces chaines grand-public, une offre câblée est proposée depuis le début des années 90. L'arrivée du satellite a la fin des années 90 avec la société YES, et le passage au numérique ont contraint le câble à se restructurer et à se moderniser à travers la marque HOT. L'essentiel des programmes offerts par ces deux réseaux est d'importation et ne comprend que peu de chaines ou d'émissions proprement locales. Le taux de pénétration du câble et du satellite dépasse les 80%, mais leur audience n'est pas mesurée – bien qu'il est certain qu'elle soit élevée, en particulier la chaine de musique israélienne 24. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les mesures d'audience ne concernent que les foyers juifs possédant un téléviseur. L'audience arabe, certainement plus faible, est inconnue. De même, le public ultra-orthodoxe n'a généralement pas de poste de télévision chez lui. Ce qui fait que les chaines israéliennes s'adressent en fait a 70% de la population seulement.

mardi 13 mars 2007

Les Juifs de France fuient vers Miami

Un article en anglais du Miami Herald sur le nombre croissant de Juifs français fuyant la France pour Miami - leur nombre y est estimé entre 2,000 et 4,000 et en forte croissance.

Le Syndrome de Jérusalem

Emmanuel Naccache et Stéphane Belaisch sont deux jeunes cinéastes franco-israéliens. Ils viennent de finir de tourner leur premier film "Le Syndrome de Jérusalem", avec Lionel Abelanski et Liron Levo (ex de Natalie Portman pour les amateurs de Voici). Le film est en court de montage, il devrait sortir en France et en Israël en fin d'année. En voici un petit teaser (pas encore une vraie bande-annonce):

dimanche 11 mars 2007

Sean Lennon en concert à Tel Aviv hier soir


Sean Lennon, "le fils de", a donné hier soir un concert au Hangar 11 au port de Tel Aviv - une zone de restaurants et de bars branchés - devant plusieurs centaines de personnes, dans le cadre de sa tournée mondiale autour de son album "Friendly Fire".
Il avait donné il y a quelques jours une interview au Jerusalem Post (en anglais).

Un peu de musique

Le projet d'Idan Reichel est un groupe mêlant artistes d'origine éthiopienne et "sabra". Voici une de leurs chansons les plus connues.

L'alyah de France est-elle marginale ou massive ?

Dans une interview sur France Inter l'an dernier, Roger Cukierman, le président du CRIF, estimait au sujet de l'alyah des Juifs de France que "3000 personnes qui s'en vont, c'est 0,5 % de la population juive. Donc, il ne faut pas exagérer le phénomène."
Une étude de l'AUJF (Appel Unifié Juif de France - un des principaux organismes de la communauté juive française) de 2002 évalue le nombre de Juifs en France à 500,000 contre 520,000 en 1988, et 535,000 en 1980. D'autres estimations tendent plutôt vers 600,000. Donc, 3,000 personnes par an représentent effectivement 0,5 à 0,6% de la population juive. Ca parait peu. Mais c'est 0,5% *chaque année*. A l'échelle de la France, cela équivaudrait à 350,000 personnes quittant définitivement le pays tous les ans. Personne ne l'interpréterait comme un phénomène marginal.
Surtout que les Olim (immigrants en Israël) sont plutôt jeunes et qualifiés. Depuis 2000, c'est plus de 15,000 Français qui ont immigré officiellement en Israël, portant le nombre total à au moins 80,000. Cela n'inclue pas tous ceux qui partent en Israël en possédant déjà, pour une raison ou une autre, la citoyenneté israélienne (plusieurs centaines de personnes chaque année) ; ceux, de plus en plus nombreux, qui viennent en Israël sans prendre la citoyenneté israélienne ; ni la nouvelle tendance de ceux qui vivent et travaillent entre les deux pays. Et bien évidemment, nous ne parlons pas ici des Juifs français qui partent pour le Canada, les USA, l'Angleterre ou d'autres destinations - plusieurs centaines à plusieurs milliers chaque année.
Donc M. Cukierman ferait bien de s'inquiéter. Les forces vives et jeunes de sa communauté quittent la France et le phénomène ne parait pas ralentir, encore qu'une victoire de Sarkozy pourrait dans un premier temps donner l'espoir d'une amélioration de la situation en France et inciter certains à retarder leur départ.

vendredi 9 mars 2007

Des elections quand ?

Avec 3% de popularite pour le premier ministre Ehud Olmert et 64% du public appelant a de nouvelles elections, les chances de survie du gouvernement jusqu'a son terme legal en 2010 sont nulles. Cependant, le gouvernement est tellement impopulaire que de facon paradoxale il peut survivre plus longtemps que prevu - tout simplement parce que ce n'est l'interet d'aucun membre de la coalition au pouvoir que de retourner devant les electeurs:
1. Kadima a 29 deputes sur 120. Les sondages lui en president de 9 a 12. Ca sera probablement encore moins. Certains deputes peuvent essayer de retourner au Likoud mais la encore il leur faudra du temps pour y reconstruire leur legitimite. Bref, pour cce parti, les elections sont un suicide.
2. Le parti travailliste. Avec 19 deputes aujourd'hui, score historiquement bas, les sondages lui en octroient 12 a 14 en cas d'elections. La encore, aucun interet. Sa seule chance pourrait resulter d'un changement de leader lors des primaires internes en mai. Amir Peretz est fini et aussi impopulaire que Olmert. Barak et Ayalon sont les deux candidats dominants pour le remplacer, mais Barak reste extremement impopulaire au sein de la masse de la population israelienne. De toute maniere, le parti travailliste ne cherche meme plus a gagner les elections, son electorat est essentiellement compose de personnes agees et il diminue naturellement a chaque election.
3. Le parti des retraites - il a 7 deputes. Son succes en 2006 etait du essentiellement a un mini-phenomene de mode dans les 2 derniers jours de la campagne electoral. beaucoup de jeunes ont vote pour eux pour rigoler. Ca ne risque pas de se reproduire.
4. Israel Beitenou. Le parti russophone de droite a 11 deputes. Avant que son leader eut l'idee bizarre de rejoindre le gouvernement pour ne rien y faire, les sondages lui laissaient esperer jusqu'a 20 deputes lors des prochaines elections. Depuis, l'inaction de Lieberman, ses choix etranges, sans parler de l'affaire tragico-comique Esterina Taterman (la depute qui avait trafiquee son CV), ont fait chuter la popularite du parti. Lui aussi prefera attendre avant de tenter l'aventure electorale.

Les elections anticipees auront lieu, mais probablement pas avant la mi-2008.

La menace démographique: 3. Les Juifs ultra-orthodoxes

Si les Arabes menacent directement le caractère juif d'Israël, pour la partie la plus laïque de la population israélienne, les juifs ultra-orthodoxes ou "haredim", menacent eux son caractère démocratique et libéral.
Dans son ensemble, la population juive israélienne, même religieuse, est majoritairement scandalisée par l'exemption de service militaire dont bénéficient les étudiants en Yeshiva depuis 1948. A l'époque ils n'étaient que 200, mais aujourd'hui ils sont plus de 50,000 et plus de 10% des conscrits potentiels de 18 ans. A cela se rajoute le fait que, ne travaillant pas, ils vivent dans la pauvreté, essentiellement de subventions et d'allocations, et ne participent pas à l'effort productif du pays. Aussi, si rien de change, plus ils représenteront une part importante de la population, plus l'équilibre économique et défensif du pays sera menacé.

Les estimations statistiques sont relativement compliquées dans ce cas. On peut naitre haredi mais quitter ce monde plus tard, ou au contraire, revenir en "tshuva" en venant du monde le plus athée et devenir ultra-orthodoxe. Jusqu'aux années 70, le monde haredi perdait une part non négligeable de ses ouailles au monde laïc. Une étude américaine des années 50 montrait que sur 5 enfants d'une famille orthodoxe, un seul suivait cette voie une fois adulte. Mais depuis, la situation s'est inversée. Le nombre de ceux qui deviennent religieux est apparemment supérieur à celui de ceux qui font le chemin inverse, en Israël comme en diaspora.

On estime aujourd'hui que 12% de la population juive Israël est ultra-orthodoxe, tous courants inclus (Hassidim, Lithuaniens, Séfarades) contre plus de 15% de religieux sionistes et encore 30% de traditionalistes (semi-pratiquants) - essentiellement séfarades. Le taux de fécondité des femmes ultra-orthodoxes dépasse 6 enfants par femme et a même augmenté, cas unique dans le monde entier, depuis les annees 80.

La progression de la population ultra-orthodoxe est assez nettement illustrée par la répartition des élèves dans les réseaux scolaires. Les écoles sont réparties entre écoles hébraiques et écoles arabes. Les écoles hébraiques se divisent entre "étatiques", "étatiques-religieuses", et indépendantes, c-a-d ultra-orthodoxes. En 1985, 75% des élèves juifs étudiaient dans le système étatique, 20% dans l'étatique-religieux, et 5% dans les écoles ultra-orthodoxes.
En 2005, les chiffres étaient respectivement de 60%, 20% et 20%. En 2015, la part des élèves dans le système étatique sera tombée a 50% seulement - ce qui est déjà le cas en maternelle.

La situation actuelle devient donc intenable. Dans 15 ans au plus tard, 20% des recrues potentielles de l'armée seront des étudiants en yeshiva et donc automatiquement exemptés. L'économie du pays ne pourra pas non plus soutenir une population aussi importante qui ne travaille pas, ou qui, manquant d'éducation générale, ne peut faire que des petits boulots.
Il y a une certaine prise de conscience dans le public ultra-orthodoxe lui-même. Les femmes travaillent de plus en plus, notamment dans la high tech ; les coupes dans les allocations poussent aussi de plus en plus d'hommes a travailler. Mais il faudra des changements plus profonds pour que la situation soit vivable à long terme.

jeudi 8 mars 2007

La menace démographique - 2. Les Arabes israéliens

Alors que la gauche israélienne a centré son approche de la menace démographique arabe sur les Palestiniens des territoires, une partie de la droite, en particulier le parti Israel Beitenou d'Avigdor Lieberman, insiste au contraire sur les Arabes israéliens. L'argument est simple: les Palestiniens ne sont pas citoyens d'Israël, ne votent pas, et ne menacent pas l'identité du pays quelque soit leur nombre. Par contre, les Arabes israéliens, qui ne servent pas dans l'armée, et s'identifient aux ennemis d'Israël, représentent une menace beaucoup plus concrète de transformation du pays en Etat binational et à terme - arabe. Lieberman propose donc de procéder a un échange de territoires avec les Palestiniens - en échange des implantations, Israel donnerait les zones arabes israéliennes proches des territoires.

Le fait est que les représentants et les intellectuels du public arabe israélien font absolument tout pour renforcer ces sentiments en se lançant les uns apres les autres dans une course à l'antisionisme le plus virulent, et certaines enquêtes laissent sous-entendre que les Arabes israéliens dans leur ensemble ont adopté certaines de ces vues.

Les Arabes israéliens (y compris les Arabes de Jérusalem) représentent aujourd'hui 20% de la population d'Israël - soit 1,4 million de personnes. 83% d'entre eux sont musulmans, le reste se partageant équitablement entre druzes et chrétiens. Leur natalité est supérieure à celle des Juifs et la part des naissances arabes atteint 27% des naissances en Israël. Pour 2020, certaines études parlent de 25% de musulmans en Israël.

Cependant, les prévisions en matière de démographie ont tendance à se révéler systématiquement fausses et celles-ci ne devraient pas échapper à cette règle.
La natalité arabe a atteint son pic dans les années 60 lorsque le taux de fécondité atteignait 9 enfants par femme (record mondial) et est progressivement tombé à 4,7 en 1990 tandis que celui des juives se stabilisait à 2,6. A partir du milieu des années 90, la natalité chrétienne puis druze a recommencé à chuter pour tomber en 2005 à respectivement 2,2 et 2,6, et ce phénomène a finit par toucher les femmes musulmanes à partir de 2001. En 2005, l'indice était tombé à 4, et sans doute 3,7 en 2006 - tandis que l'indice de fécondité des femmes juives remontait à 2,7-2,8. Plus clairement encore: de 2000 a 2006, le nombre de naissances juives est passé de 92,000 à 107,000 tandis que le nombre de naissances arabes reculait de 40,000 à 36,000.

Les raisons de cette évolution sont connues: les jeunes femmes arabes sont plus éduquées que leurs mères, et travaillent de plus en plus même si le taux d'activité des femmes arabes n'est que de 18% contre 55% pour les juives) ; et depuis 2004, les coupes du gouvernement dans les allocations familiales ont eu un effet radical sur la natalité des bedouins.

Là encore, la réalité démographique semble plus forte que l'hystérie médiatique.

mercredi 7 mars 2007

Olmert bat tous les records...

... d'impopularité ! D'après un sondage de Ynet, 64% des Israéliens veulent qu'ils démissionne. Selon un sondage vu sur la Chaine 10 ce soir, sa cote de confiance est tombée à ... 3% ! Du jamais vu ! On comprend pourquoi Netanyahou appelle à des élections le plus vite possible.

Images de Tel Aviv

Les gens qui n'ont jamais mis les pieds en Israel imaginent généralement un pays désertique, sous développé, peuplé de soldats et de juifs ultra-orthodoxes. Dans la série "brisons quelques mythes", voici des images de Tel Aviv qui donnent une meilleure idée de l'ambiance de la ville et du pays.



La menace démographique - 1. Les Palestiniens

La question démographique est depuis l'origine au cœur du conflit israélo-arabe. Les Israéliens ont souvent eu et ont encore l'impression d'être une petite ile de 5 millions de Juifs face à 300 millions d'Arabes - ou un milliard de musulmans depuis que le conflit s'est fait plus religieux. Cependant, ces masses de centaines de millions de personnes n'ont jamais été qu'une menace virtuelle - elles ne vont pas débarquer aux frontières d'Israël pour l'envahir.

Par contre, la question devient nettement plus concrète dans le cas des Palestiniens et des Arabes israéliens. Le danger qu'ils deviennent une majorité sur la Terre d'Israël ou à l'intérieur de l'Etat d'Israël a motivé certaines décisions politiques majeures - comme le désengagement de Gaza.

Commençons donc par la question palestinienne:

Après la faillite des Accords d'Oslo en 2000, la gauche israélienne a abandonné la thèse de "la Terre contre la Paix" pour "la Terre contre la sauvegarde de l'identité juive d'Israël".
L'idée est simple: les Arabes sur la zone Israël + territoires "disputés" sont en passe de devenir majoritaires. D'après les statistiques officielles palestiniennes, il y avait en 2005 environ 3,8 millions d'habitants dans les territoires - 1,4 million
à Gaza, 2,4 millions en Judée-Samarie. Si on y ajoute les Arabes israéliens, 1,4 millions - on arrive à un chiffre presque égal à celui des Juifs (5,3 millions). Sachant que la croissance démographique arabe est supérieure à celle des Juifs, ces derniers sont sur le point de devenir une minorité sur la Terre d'Israël.

A long terme, cela transformerait Israël en Etat d'apartheid ou bi-national, ce qui est intolérable dans les deux cas. Il faut donc abandonner les territoires pour sauver Israël. C'est, officiellement, cette argumentation qui a convaincu Ariel Sharon et l'aile gauche du Likoud de mener le plan de désengagement de Gaza.

Le problème n'est pas seulement que cette argumentation additionne des pommes et des poires (les Arabes israéliens et les Palestiniens des territoires), mais surtout qu'elle soit fondée sur des données erronées !
En 2005, un groupe de chercheurs israélo-americains a publié une étude selon laquelle il n'y avait pas 3,8 millions de Palestiniens dans les territoires, mais ... 2,4 millions, et que le rapport entre Juifs et Arabes sur la Terre d'Israël était stable depuis 1967 aux alentours de 60%-40%. En fait, d'après eux, le temps joue en faveur des Juifs - la natalité arabe baisse, et l'émigration est forte. La polémique fut largement diffusée dans le journal Haaretz et même si toutes les conclusions de cette étude n'ont pas été acceptées par tous, certains points ont été reconnus par les Palestiniens eux-mêmes, comme le fait que les 3,8 millions comptés par les statistiques palestiniennes incluaient plus de 300,000 Arabes israéliens qui finissaient donc compt
és deux fois.
D'autres estimations, comme celles de l'armée israélienne ou du démographe Arnon Sofer, évaluent la population palestinienne aux alentours de 2,8-3 millions.

Dans tous les cas, aujourd'hui Gaza n'est plus sous domination israélienne et la menace démographique palestinienne a largement disparu du discours publique - alors que la question des Arabes israéliens est passée sur le devant de la scène.

mardi 6 mars 2007

Polémique à l'Eurovision - Israël censurée ?

Vous avez sans doute entendu parlé de la polémique qui entoure la chanson israélienne au concours de l'Eurovision de cette année qui se déroulera à Helsinki le 12 mai prochain: le groupe Tipex (devenu "TeaPacks" en Anglais), élu par le public de la première chaine israélienne pour représenter le pays, ose dénoncer dans sa chanson, sur le mode humoristique, les leaders fous qui veulent utiliser l'arme nucléaire. Visiblement, quelqu'un à Teheran s'est senti visé.

En attendant de savoir ce qui va se passer, jugez par vous-mêmes:

La gestion du capital en Israël

Nous inaugurons aujourd'hui notre rubrique sur le marché financier israélien par les conseils d'Amir Weitmann, gestionnaire de portefeuilles financiers:

Si la constitution d'un capital n'est pas toujours aisée, bien le faire fructifier sur le long terme est le travail des professionnels de la finance. En effet, les options de base du client sont simples: soit il laisse son argent dormir sur un compte à dépôt en obtenant un faible rendement au vu du faible niveau des taux d'intérêt, soit il fait travailler son argent en l'investissant au mieux. La règle de base pour un investissement financier réussi est claire: assurer la diversification du portefeuille entre différents types d'actifs et de monnaies, afin de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, sans pour autant oublier quel est son "benchmark", sa référence, en fonction de son lieu de domicile et de ses activités professionnelles. Par exemple, pour quelqu'un qui habite en France, la référence dans le domaine de la monnaie, c'est bien évidemment l'Euro. En revanche, cette même personne, si elle habite en Israël, devra s'habituer à penser en shekels. Or, le marché des monnaies étant imprévisible, il faudra veiller à ne pas garder toute sa fortune dans une seule monnaie, tout en conservant une surpondération dans sa monnaie de référence.

De plus, au-delà de la monnaie, un capital correctement investi doit être réparti entre différentes classes d'avoir et sur différents marchés, tant dans le domaine de la finance que de l'immobilier. C'est une évidence, bien sûr, mais dans les faits, de trop nombreuses personnes investissent tout leur patrimoine dans des biens immobiliers avec un faible rendement, comme par exemple des appartements, qui ont en outre le désavantage de n'être pas liquides. Dans le domaine de la finance, il faut absolument éviter de travailler seul et l'accompagnement d'un professionnel compétent est essentiel pour améliorer le rendement et surtout, pour éviter les pertes. Le portefeuille équilibré devra inclure des actions et des obligations, tout en assurant la plus large couverture possible aux marchés financiers internationaux et aussi, si le capital est suffisant, inclure des fonds de gestion alternative, des "hedge funds", un domaine en pleine croissance ces dernières années, puisque cette industrie, encore naissante il y a seulement 10 ans, a désormais largement dépassé le trillion de dollars. Ces fonds sont en réalité, contrairement à certaines perceptions, un moyen d'investissement solide et peu risqué. A moins bien entendu de choisir des fonds avec un profil de risque élevé, c'est une forme d'investissement où les possibilités de pertes sont faibles. Couplée à une gestion classique "long" bien diversifiée, la gestion alternative bien gérée donnera sur le long terme à l'investisseur avisé un rendement supérieur sur son capital avec une faible volatilité et un risque moindre.

Enfin, une dernière question se pose: où faut-il garder son capital, en Israël ou à l'étranger? La réponse à cette question dépend bien sûr des circonstances personnelles de chacun, mais quelques lignes de force peuvent être dégagées. D'une part, il faut bien sûr prendre en compte le lieu de domicile et le type de fonds concernés. Quelqu'un ayant fait son Aliya avec un petit ou moyen capital, jusqu'à quelques centaines de milliers de dollars, n'a pas véritablement d'intérêt de garder un compte à l'étranger. Il ne fera qu'augmenter ses coûts, sans véritablement obtenir un meilleur service banquier et financier. Pour ce type de clients, qui représente la majorité des "olims", rapatrier son capital en Israël et obtenir localement un service financier est en général la meilleure solution. En revanche, si quelqu'un a à sa disposition un plus gros capital, il devient alors intéressant de le partager au moins en deux, entre Israël et l'étranger, pour pouvoir bénéficier d'une palette élargie de produits financiers. De même, si un résident étranger, en France par exemple, dispose d'un capital significatif, il est tout à fait logique d'en garder une partie à l'étranger, comme en Israël ou en Suisse, afin de diversifier le capital et le type d'investissements et donc de minimiser le risque. En tout état de cause, l'expérience nous montre qu'il est essentiel d'éviter d'investir seul, et dans cette perspective, l'accompagnement de professionnels avisés est la condition sine qua non de la réussite.

dimanche 25 février 2007

Les Macs en Israel

Le premier post de ce blog est écrit sur un iMac, ce qui n'est pas courant ici. En effet, comme partout mais peut-être plus que partout ailleurs, les PC-Windows contrôlent la quasi-intégralité du marché des ordinateurs personnels.
Ces dernières années, Apple a repris du poil de la bête grace au succès vertigineux du iPod, à la qualité de son MacOSX qui a plusieurs années d'avances sur Windows, et au passage aux processeurs Intel qui permettent d'installer Windows sur un Mac. Le lancement prochain de Leopard, la nouvelle version de MacOSX, et le buzz formidable autour du iPhone ne sont pas près de changer les choses. Les parts de marché d'Apple sont en constantes augmentation et atteindraient plus de 6% aux USA en janvier 2007, contre 4% un an auparavant. En France, Apple détient 3% du marche, et environ 2,5% au niveau mondial.
En Israël, il n'y a tout simplement pas de chiffres, et les rares estimations, établies d'après les statistiques de visite des principaux sites internet, indiqueraient un maigre 1%.
Quelles sont les raisons de la faiblesse d'Apple en Israël ? Les mêmes que partout ailleurs, en pire !

D'abord le prix. Les Macs sont plus chers que la moyenne et ne s'adressent pas à tout le monde. Apple est focalisé sur la niche des utilisateurs moyen à haut de gamme et ne cherche pas à vendre des masses d'ordinateurs à 1500 ou 2000 shekels (300-400 euros) pour une marge infime. Sauf que les Macs sont encore plus chers en Israël qu'ailleurs. Non seulement les Macs sont tarifés suivant Apple Europe - et la différence de prix entre les USA et l'Europe est de 10 à 15% en moyenne -, mais en plus le distributeur local, Yeda, prend sa propre marge qui renchérit le produit de 10 a 15% supplémentaires. Sachant que le niveau de vie moyen israélien représente 80-85% de celui d'un européen de l'ouest, la différence de prix est encore plus significative.

Ensuite l'hébreu. MacOSX n'a pas été localisé en hébreu et même si la langue est intégrée et s'affiche correctement, les menus sont intégralement en anglais. Microsoft Office 2004 pour Macintosh ne gère pas l'écriture de droite a gauche.

Enfin, la commercialisation. Jusqu'à ces derniers mois, pour qui souhaitait s'acheter un nouvel ordinateur dans un magasin d'informatique classique, il n'y avait tout simplement aucune alternative au PC et à Windows. Pour acheter un Mac il fallait le vouloir d'office et aller chez Yeda. Sur ce point là, il y a eu indubitablement des avancées. Yeda a ouvert plusieurs magasins. La grande chaine BigBox a ouvert son propre "coin Apple" et de plus en plus de magasins affichent des Macs en vitrine.

Lorsque j'ai acheté mon iMac le mois dernier, le vendeur m'a dit que les ventes étaient franchement à la hausse, surtout les portables. Moi j'ai été convaincu par le passage à Intel - une société aux liens profonds avec Israël. J'ai personnellement depuis converti 2 personnes et je vais continuer.